La Naissance des Disciplines Sportives
OCEAN-OUTRIGGER | L'ESPRIT OO | INSPIRATION


Duke Kehanamoku célébrant le surf à waikiki dans les années 30.
C'est lui qui exporta la discipline, l'art de surfer, cet état d'esprit tant apprécié et recherché aujourd'hui... Source : B.P Bishop Museum.

L'acte de surfer :

A l’heure actuelle, nous ne connaissons toujours pas la date précise à laquelle « l’acte de surfer » a commencé mais nous savons que celui-ci est originaire de Polynésie Occidentale.

C'est à hawaii que l'acte de surf a atteint son plus haut développement. Les trois formes de ce sport était à l'époque : le body-surf (Kaha Nalu), la pirogue à plusieurs et peut être à voile (ka pakaka ale) et la planche à vague (he'e Nalu). Ces pratiques ont été développées à un réel degré de maitrise absolu.

Les hawaïens l’appelaient : He’enalu. He’e signifie : glisser, faire glisser. Nalu désigne : la vague, la formation des vagues.

L’apparition des premières planches de surf date d'avant J.C et 400 ans après J.C. On ne sait pas vraiment, les archéologues continuent leur travail pour nous donner des indices précis.

Entre 800 ans et 1100 ans après J.C, des populations polynésiènes voyagèrent et migrèrent à travers l’océan pacifique à la conquête de nouvelles terres. Elles arrivèrent sur les îles d’Hawaï en dernier. Ce sont avec les îles de Pâques, les dernières îles découvertes et peuplées.

C’est là que sont apparues les principales traces du rapport de l’Homme avec le surf ou l'acte de surfer, de célèbrer, d'accompagner, de remercier...

Les polynésiens sculptaient et taillaient leurs planches de surf dans le bois directement. Certaines de ces planches faisaient environ 20 pouces (50 cm) de large et 5/6 pouces (12/16 cm) d’épaisseur. Elles pouvaient mesurer de 6 à 24 pieds (1M80 à 7M30). 

Dans les années 1920/1940, lors du "renouveau" de la discipline, les hawaiens préféraient surfer sur des planches traditionnelles en bois, construites à la manière des anciennes planches hawaiiennes  appelées « Olo ». Ils les appelaient « Papa nui ». Ces planches étaient fabriquées avec du bois de Koa et de Wiliwili. Elles mesuraient parfois 5 m de long et pesaient plus de 70 kg. A l’époque, la dérive n’existait pas, ce n'est qu'en 1935 qu'un certain Tom Blake amena cette innovation. (cf: Tom Blake)

   


Planche Olo en bois de Koa, parure traditionnelle des chefs (Ali'i), détails des dessins de tatoo. S
ource : B.P Bishop Museum.

Les ancêtres hawaïens utilisaient essentiellement 4 sortes de planches pour surfer :

- Les Paipo ou Kioe : Planche destinée à être surfer sur le ventre. Les Paipos mesuraient 2 à 4 pieds (de 60 cm à 1M20) de long et étaient habituellement utilisées par les enfants.


Hawaien avec sa Alaïa à Waikiki vers 1890.
Source : B.P Bishop Museum.

- Les Alaïa ou Omo : Planche dont la taille moyenne atteignait environ 6 à 8 pieds (2M/2M50). Elle était réservée aux gens du peuple. Les planches Alaïa étaient large au niveau de l'avant et plutôt effilé vers l'arrière. Plus maniable que la Olo, l'
Alaïa permet le surf dans des conditions de vagues différentes que les vagues de large.

- Les Kiko’o : Elles mesuraient entre 12 et 18 pieds (3M60/5M40). L’utilisation de ces planches nécessitait beaucoup d’habileté et d’expérience pour pouvoir les manier. Dans certains cas, les catégories se chevauchent, et on pouvait possiblement avoir des Alaïas qui faisaient plus que 8 pieds et des Kiko'o qui étaient similaire à des planches Olo en terme de taille et de poids. (cf dessin ci-dessous).

- Les Olo : Planche fabriquée en bois de Koa et de bois de Wiliwili. Leur fabrication se faisait avec une pierre particulière, puis lissées avec des polissoirs en pierre de corail rugeux. Pour finir c'est avec des racines et des écorces d'arbres qu'ils arrivaient à obtenir une surface brillante foncé durable et résistante à l'eau salée. Ces planches étaient destinées à l’usage exclusif de la royauté hawaïenne, des chefs et des guerriers les plus vénérés. Les authentiques Olo exigeaient une grande force physique et beaucoup de dextérité. Leur construction amenait le déroulement d’une grande cérémonie présidée par les Kahunas (Chamans Hawaïens).



Shémas montrant les différentes tailles et essences de bois utilisées.
Source : B.P Bishop Museum. 

Certains « Spots » étaient exclusivement réservés à la royauté. Quiconque s’aventurait sur ces vagues privées pouvait être condamné à la peine de mort et sacrifié en suivant.

Les planches Olo permettent au surfeur de prendre une vague avant même qu'elle ne déferle. Le trajet en surf se poursuit encore plus longtemps, après que la vague ne ramollisse. Les Chefs (Ali'i) ne pouvaient pas tourner facilement leur grande planche. Cela requiert de l'endurance et de la force pour ramer sur de très longs trajets avec de telles planches. C'est possiblement une des raisons qui ont fait que les Olo étaient réservées pour les chefs (Ali'i).
 
Photo et source :
Source : B.P Bishop Museum.


Le Duke et ses amis partagent une vague à Waikiki beach (dans les années 30). Ce que l'on pourrait appeler le début de l'ère moderne du surf et le renouveau d'un sport ancestral. Les planches ici ont dèjà évolué, puisqu'elles sont fabriquées en version creuses (hollow board) par des watermen comme Tom Blake... (cf : Pionniers).
 

L'acte de ramer :

 


Photo : VA’A, La pirogue Polynésienne/Au Vent des îles/editions-Tahiti. Course de Va'a Hoe (pirogue monoplace) dans le port de Papeete dans les années 50. 
 
Les premières courses de pirogue se seraient déroulées dans les années 1850, elles seraient nées lors de fêtes patriotiques ou locales (célébration de la Reine Pomaré, de l’Empereur Napoléon…) rythmées par diverses animations nautiques organisées à cet effet.

Elles représentaient alors plus un complément d’animation qu’une course à part entière.

En 1880, c’est à l’occasion de la fête traditionnelle du Tiurai (organisé aux alentours du 14 juillet) que les courses de pirogues commencèrent réellement à se développer et ce jusqu’aux années 1970.

Trés vite les courses de Va’a occupaient une place importante dans la vie culturelle polynésienne, elles étaient organisées à l’occasion des traditionnelles fêtes culturelles du « Heiva » à Tahiti.


Photo : VA’A, La pirogue Polynésienne/Au Vent des îles/editions-Tahiti. 
Le début d'un sport qui est aujourd'hui trés populaire à Tahiti et bien au-delà de l'océan pacifique...
 
Les toutes premières courses de Va’a se sont principalement déroulées entre les pêcheurs, les familles et les petits villages polynésiens et mélanésiens.

Au fil du temps, la pirogue polynésienne est devenue une véritable discipline sportive.
C’est dans cet engouement, que les véritables courses de Va’a organisées sont nées. De nos jours, des courses de pirogues et de pirogues à voile avec balancier sont organisées sur de nombreux archipels polynésiens.

Les nouvelles générations Océaniennes y expriment leur passion pour la mer et expriment aussi leur challenge.

La pirogue, élément fondamental de la culture Océanienne, incarne le symbole d’une renaissance, témoigne d’une volonté fondée sur la réappropriation et la réactualisation de cet héritage ancestral transmis de génération en génération par voix orale. Elle représente l’emblème identitaire des jeunes générations polynésiennes.

Le Va’a est le nom donné à la pirogue tahitienne, on distingue plusieurs formes d’embarcations :

- V1 : Va’a hoe ou monoplace

- V3 : Va’a toru

- V6 : Va’a ono

- V12 : deux canoes de six places reliés entre eux.



Photo : VA’A, La pirogue Polynésienne/Au Vent des îles/editions-Tahiti. Les femmes participent au developpement des sports et du Va'a en général. Ici en Va'a Toru (V3).


Deux types d'épreuves sportives sont organisés :     

- La vitesse en lagon

- Les marathons en haute mer, avec ou sans changement d'équipes.

Les courses de vitesse se font sur une distance de 500 M, 1000 M ou 1500 M.

Les marathons s’effectuent sur un parcours de 30 km à plus de 150 km.


Livre : Moloka’i-O’ahu trough the years, A history of the Moloka’I Outrigger Canoe Race, by Peter Caldwell, editions Limited. (photos: Caldwell)
   

Le championnat du monde de VA’A (V1, V3, V6, V12) voit le jour en 1984, et se déroule tous les 2 ans dans le monde entier, comme par exemple en 2011 au Canada.   


Photo : Va’a Tahiti, l’âme d’un peuple, éditions Agir Pacific Tahiti. (photos: Fabrice Brulin/Joel Bertrand et Benoît). 

 
L'évolution des sports est souvent reliée à l'évolution du matériel et permet des performances qui étaient impossibles auparavant.
Alors s'associe le plaisir de ramer, la sensation de glisse et de vitesse comme ici en V6 moderne avec le team OPT dans les années 2000 lors de la course Hawaiki nui.

 


 
Photo : Va’a Tahiti, l’âme d’un peuple, éditions Agir Pacific Tahiti. (photos: Fabrice Brulin/Joel Bertrand et Benoît). 
Course de Va'a Hoe, (V1) ou de nombreux champions tahitiens s'affrontent lors des Te Aito et Super Aito.
 
1976 : la traversée entre Hawaï et Tahiti par Mau Piailug à bord du Hokule’a ravive l’engouement des Polynésiens pour la pirogue (traversée scientifique et expérimentale).

C’est dans ce même état d’esprit, qu’une pirogue Tahitienne : Teremataï remporte la même année la compétition Hawaïenne : la Molokai Ho’e en V6.


 
Livre : Moloka’i-O’ahu trough the years, A history of the Moloka’I Outrigger Canoe Race, by Peter Caldwell, editions Limited. (photos: Caldwell)

La notion de surf fait partie intégrante des courses de pirogues à six en haute mer, comme ici lors de la traversée Molokai-Oahu dans les années 90.

 
1985 : Francis Cowan réalise la traversée entre Tahiti et la Nouvelle Zélande à bord d’une pirogue double Hawaiki Nui, construite dans ce même courant d’expression culturel (traversée scientifique, révélatrice de la capacité des ancêtres des Polynésiens à naviguer en haute mer en pirogue). Les mentalités évoluent et le Va’a devient une discipline à part entière, c’est le sport polynésien à encourager. De nombreux clubs voient le jour et la discipline se structure.  

1975 : La ligue polynésienne des piroguiers est créée à Tahiti.

1980 : Création de la Fédération Française de pirogues polynésiennes.

1984 : Organisation des premiers championnats du monde, la pirogue polynésienne devient l’emblème du drapeau de la Polynésie française.

1992 : Première course Hawaiki Nui en V6.
Les principales compétitions internationales en équipage en V6 ou OC6 sont la Molokai Hoe à Hawaïet l'Hawaiki Nui en polynésie Française.

     

    La Molokai Hoe :

    Livre : Moloka’i-O’ahu trough the years, A history of the Moloka’I Outrigger Canoe Race, by Peter Caldwell, editions Limited. (photos: Caldwell)
    L'une des premières Molokai Hoe en équipage ou les équipes présentes ont ouvert la voie à toutes les autres... Aujourd'hui c'est plus de 100 pirogues à six qui sont au départ de la course qui se déroule fin octobre de chaque année depuis l'île Molokai à Hawaï.

    Créée en 1952, cette course se déroule entre les îles hawaïennes de Molokai et d’Oahu.

    Organisée par Oahu Hawaiian Canoe Racing Association Molokai Hoe Commitee, elle a lieu chaque année.

    Durant la 1ère édition qui c’est fait en OC6, trois équipes s’affrontèrent : le Waikiki Surf Club, le Hawaiian Surf Club et le Kukui o Lanikaula of Molokai. Le parcours de l’épreuve changea 8 fois depuis cette époque...


    Livre : Moloka’i-O’ahu trough the years, A history of the Moloka’I Outrigger Canoe Race, by Peter Caldwell, editions Limited. (photos: Caldwell)
    Le chenal de la Molokai est réputé pour procurer des sensations inoubliables avec un océan parfois féroce et qui demande beaucoup d'expérience.

    Aujourd’hui, de nouvelles disciplines y sont pratiquées comme : l'OC1, l'OC2, le surf ski, le paddleboard traditionnel, le Stand Up Paddle Race... De nombreuses équipes internationales y participent, notamment la Nouvelle Zélande et la Polynésie Française avec des équipes de rameurs experts trés entrainés.
    Il y a aussi de nombreux athlètes du monde entier qui se déplacent pour particper aux différentes édition Molokai, ou pour d'autres courses qui font partie des sports de l'Océan.


    L’Hawaiki Nui :


    Photo : Va’a Tahiti, l’âme d’un peuple, éditions Agir Pacific Tahiti. (photos: Fabrice Brulin/Joel Bertrand et Benoît).
     
    Créée en 1992 pour les hommes, puis en 1995 pour les femmes (Va’a hine) et enfin en 1998 pour les juniors (taure’ a), cette course a lieu chaque année fin octobre/début novembre dans l’archipel des îles Sous le Vent.
    Elle se déroule en 3 étapes successives à raison d’une par jour reliant les îles : Huahine, Raiatea, Tahaa et Bora-Bora. 

    Elle représente l’évènement sportif incontournable de la Polynésie où s’affronte des équipes en provenance du monde entier (îles du Pacifique, U.S.A, Canada, Australie mais aussi d’Europe : Allemagne, Angleterre, France…).



    Photo : Va’a Tahiti, l’âme d’un peuple, éditions Agir Pacific Tahiti. (photos: Fabrice Brulin/Joel Bertrand et Benoît).

    L’Hawaiki Nui va’a est organisée par une association présidée par Elise Maamaatua relayant Edouard Maamaatuaiahutap qui occupa se poste durant de longues années, décédé en 2007.

    Cet homme avait pour coutume de dire :

    « Nous avons reçu un bel héritage de nos ancêtres : le Va’a. Un héritage dont nous sommes les garants de sa perpétuité. Hawaiki Nui Va’a doit perdurer »

    Hawaiki Nui Va’a est issu du mot Hawaiki Nui qui signifie littéralement dans le langage Reo Maohi : la Grande Hawaiki,  île mythique, berceau de la civilisation polynésienne, point de départ de la colonisation du triangle Polynésien. (cf : Inspiration)

    La 1ère édition a réunit 34 pirogues en bois ; en 2009, on pouvait compter 134 pirogues en matière composite, soit 100 de plus en l’espace de 18 ans.

    La culture polynésienne joue un rôle capital dans le secteur touristique, elle véhicule l’image de la Polynésie à travers le monde entier.
    De nos jours, des courses de pirogues à rame et de voilier à balancier sont organisées au large des nombreux archipels polynésiens. Les nouvelles générations Océaniennes y expriment leur passion pour la mer.
    N'oublions pas de citer les courses de pirogues à voile qui sont populaires dans le pacifique, à Hawaii, dans l'archipel des îles sous le vent, dans le pacifique et ailleurs.

    La pirogue, élément fondamental de la culture Océanienne, incarne le symbole d’une renaissance, témoigne d’une volonté fondée sur la réappropriation et la réactualisation de cet héritage ancestral transmis de génération en génération par voix orale.
    Elle représente l’emblème identitaire des jeunes générations polynésiennes.

     
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